Notre cerveau est un merveilleux outil, mais il n’est pas sans failles. Les biais cognitifs, ces petits raccourcis mentaux, peuvent nous induire en erreur sans même que nous nous en rendions compte.
Pour débuter cette exploration, je vous propose de découvrir une première sélection de 12 biais cognitifs qui influencent nos vies quotidiennes, parfois de manière subtile, parfois de façon spectaculaire.
La loi de Parkinson : « Le travail s’étend pour occuper tout le temps disponible »
La loi de Parkinson affirme que plus vous avez de temps pour effectuer une tâche, plus vous utiliserez ce temps, même si la tâche pourrait être accomplie beaucoup plus rapidement. Cela crée une illusion de nécessité d’utiliser tout le temps imparti, souvent par peur de ne pas paraître suffisamment occupé ou efficace.
Je me lève tard, je suis en retard
Je me lève tot, il se passe un truc, je suis en retard
Je me lève tot, je me detends parce que j’ai le temps, je suis en retard
La loi de Hofstadter : « Il faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant compte de la loi de Hofstadter »
La loi de Hofstadter démontre qu’il est difficile de prévoir précisément la durée d’un projet, car les obstacles inattendus finissent toujours par prolonger le processus. Même en prévoyant un délai supplémentaire, les projets prennent souvent plus de temps.
A méditer au travail : « il est presque impossible de prévoir le temps qui sera nécessaire à l’accomplissement d’une tâche complexe ».
La loi d’Elon : « S’attendre à ce que tout soit fait plus vite que possible »
La loi d’Elon est une manifestation du biais d’optimisme. Elle consiste à sous-estimer la complexité des tâches et les défis potentiels, pensant qu’il est possible de réaliser des projets ambitieux plus rapidement que réellement.
Nous en avons tous croisé, des personnes de notre entourages qui se lancent dans un projet en minimisant les obstacles et restent persuadé que ceux-ci ne poseront aucun problème !
La loi de Goodhart : « Quand une mesure devient un objectif, elle cesse d’être une bonne mesure »
La loi de Goodhart met en garde contre la tentation de transformer des indicateurs en objectifs. Lorsque nous nous concentrons trop sur la métrique en elle-même, nous perdons de vue la valeur initiale que cette métrique est censée mesurer, ce qui peut conduire à des comportements dysfonctionnels.
C’est comme ces influenceurs qui désirent à tout prix augmenter leur nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux sans considérer la qualité des produits ou celle de leur abonnés.
La loi de Skinner et la théorie de Pavlov : « Conditionnement opérant et influence sur les comportements »
La loi de Skinner est liée au concept de conditionnement opérant. Elle stipule que les comportements peuvent être influencés par leurs conséquences, qu’il s’agisse de récompenses ou de punitions.
Ce biais influence nos habitudes au quotidien, de nos interactions sociales à nos activités quotidiennes.
La loi de Skinner se rapproche des expériences de Pavlov, qui a développé la théorie selon laquelle, les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des réflexes lorsque le cerveau fait les liens entre le signal sonore et l’action qui suit.
Les 2 conditionnements se ressemble peut-être de prime-abord,mais dans le cas de Pavlov, il s’agit d’un réflexe, alors que dans celui de Skinner, il s’agit d’un comportement.
La malédiction du savoir : « Difficile de se rappeler ce que l’on ignorait avant d’apprendre quelque chose »
La malédiction du savoir se produit lorsque quelqu’un, ayant acquis une certaine connaissance, a du mal à se souvenir de ce que c’était de ne pas posséder cette information. Cela complique la communication, car nous avons tendance à présumer que les autres savent autant que nous.
J’ai eu une piqûre de rappel il y a 1 an de cela de la part d’un ami et collègue (un autre Daniel encore), et a juste titre. Lors d’une de mes explications, j’ai dit « pourtant c’est simple », alors que quelques années auparavant j’étais aussi perdu que lui.
Le cynisme : « Tendance à voir le mal et à douter des motivations des autres »
Le cynisme est une tendance à présumer des intentions négatives chez les autres, même lorsque les preuves sont absentes. Cela résulte souvent d’expériences décevantes ou de méfiance et peut fausser les interactions sociales.
Qui ne s’est jamais posé la question de savoir ce que voulait en retour un collègue qui nous complimente sur notre travail ?
Le biais égocentrique : « Surestimer son importance ou son influence »
Le biais égocentrique survient lorsque nous avons tendance à surestimer l’importance de nos actions, pensant que les autres nous accordent plus d’attention qu’ils ne le font réellement. Cela est souvent lié à la difficulté de sortir de sa propre perspective.
Un petit peu comme lorsque vous pensez que tout le monde se souviendra d’une boulette que vous avez faite ou dites en réunion… alors qu’en fait, la plupart des gens ne l’auront même pas remarquée !
L’aversion à la perte : « La peur de perdre est plus forte que le plaisir de gagner »
L’aversion à la perte est la tendance humaine à préférer éviter une perte plutôt que de faire un gain équivalent. Ce biais nous pousse souvent à rester dans notre zone de confort et à éviter les risques, même si le gain potentiel pourrait être significatif.
Beaucoup à dire sur cette loi car elle est contredite très souvent; ne dit-on pas « un tien vaut mieux que 2 tu l’auras » ? Et que dire de ces joueurs compulsifs pour qui ce biais n’existe pas ?
Le rasoir d’Ockham et la zone d’inconfort : « Simplifier la réalité et éviter l’inconfort mental »
Le rasoir d’Ockham est un biais qui implique l’évitement de situations inconfortables ou de réflexions complexes, en préférant des explications plus simples et immédiates. Cela peut nous empêcher de nous remettre en question et de prendre des décisions plus éclairées.
L’autre devise des Shadock. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?
L’effet de mode : « Suivre une tendance parce que tout le monde le fait »
L’effet de mode reflète notre tendance à suivre les autres, souvent sans réfléchir si cela nous convient. Ce biais nous influence dans nos achats, nos goûts culturels et nos choix de vie, car nous voulons souvent être acceptés par nos pairs.
Les personnes les plus sujettes à ce biais ? Nos enfants ! Vouloir telle paires de basket parce que tout le monde les a, même si elles sont hors de prix et inconfortables!
Le rasoir d’Hitchens : « Ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve »
Le rasoir d’Hitchens est un principe critique qui nous rappelle que la charge de la preuve revient à celui qui affirme. Si aucune preuve n’est présentée, il est raisonnable de rejeter l’affirmation sans avoir à fournir de contre-argument.
Pour info, quand on en apprend un peu plus sur Hitchens, son histoire est … particulière et amusante à lire : c’était un athée, élevé dans la religion catholique, qui apprend finalement que ‘il est Juif. En effet, il apprend que sa grand-mère maternelle est juive et peut ainsi être considéré comme Juif car la descendance juive se fonde sur le principe de matrilinéarité.
« Quod gratis asseritur gratis negatur. » (Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve.)
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