Je n’arrive pas à penser à autre chose, qu’à ce tourbillon de lettres qui vient à mes yeux pour me dire que ce ne sera jamais plus comme avant.
Te souviens-tu de notre première rencontre à la SNCF, et de nos pauses café lorsqu’on se cachait de tous?
Ces petits mots qui me remplissaient de bonheur au fur et à mesure que je les découvrais. Et de ceux qu’on se laissait avec un « J -xxx », qui te faisait comprendre que j’étais dans le même état que toi?
Te souviens tu encore de notre premier baiser dans la salle de tests, addosés à l’imprimante?
Te souviens-tu de ces moments peu nombreux mais tellement plaisants que nous avons eu, où à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, nous pouvions être ensemble ?
Je suis vide de toi, ton choix me rend inapte à sourire, et des souvenirs trop agréables viennent hanter mes pensées.
Pourquoi tes lèvres ne retoucheront jamais les miennes comme ce premier soir, pourquoi nos corps ne dormiront plus blottis l’un contre l’autre?
Je ne veux pas penser à ces prochains jours où je n’aurais pas de tes nouvelles, et à ces textos que je ne t’enverrai plus.
Je ne veux pas penser à l’envie que j’ai encore de toi, et au plaisir que tu aurais pu me donner.
Ce billet est un peu un constat d’échec. En fait, même pas un peu, c’est un constat d’échec.
Ma mort est un fait. C’est l’illustration de mon échec. Je n’ai pas réussi à vivre.
Il y en a qui n’arrivent pas à avoir un examen. Moi je ne suis pas arrivé à te retenir. Je n’ai plus aucun goût à la vie. Elle n’a plus de saveur pour moi.
Imagine que tout ait le même goût, c’est à dire aucun, que ça soit un gâteau aux fraises ou de la salade, quel intérêt à vouloir manger l’un ou l’autre? Ca revient au même. La différence n’existe plus, et donc la richesse et l’intérêt qu’elle apportait à l’une et l’autre denrée sans le sel que tu mettais dans mon existence?
La vie maintenant pour moi c’est un peu ça. Pas d’intérêt, pas de richesse, pas de joie.
Je souffre atrocement. Ce n’est la faute de personne. Ni de toi, ni de moi. C’est juste un constat: la vie ne me sert plus à rien.
Ma vie est un immense gâchis. C’est pas la peine de pleurer tu sais, ni te de demander pourquoi, je viens de t’expliquer pourquoi. Ca ne sert à rien de pleurer.
J’ai fait ma route avec toi, tu es descendu de voiture, et maintenant, je patauge dans le vide. Je vis dans le néant.
Je t’aime