Le DJI Mini 4 Pro est une véritable prouesse technologique. Mais que vaut-il vraiment en vol et quelles sont les implications légales de son utilisation en Europe ?
Ce drone ultra-léger repousse les limites des appareils de loisir en offrant une qualité d’image digne des professionnels et une maniabilité sans compromis. Avec moins de 250 grammes, il combine puissance, autonomie et sécurité, séduisant autant les amateurs que les passionnés aguerris.
La genèse des drones de loisir : des débuts artisanaux aux technologies modernes
Avant l’ère des drones ultra-compacts comme le DJI Mini 4 Pro, les passionnés comme moi construisaient eux-mêmes leurs UAV (unmanned aerial vehicle), assemblant des composants qui, pour l’époque, semblaient révolutionnaires.
En 2014, lorsque j’ai commencé, les premiers drones de loisir s’équipaient de moteurs brushless, indispensables pour garantir une stabilité et une puissance suffisantes. Ces moteurs pesaient en moyenne entre 80 et 120 grammes chacun sans compter les contrôleurs (ESC pour Electronic Speed Controller), ajoutant déjà un poids non négligeable à l’appareil.
Pour stabiliser l’engin, il fallait des contrôleurs de vol dédiées, sous forme de module de gestion pour stabiliser le drone. À l’époque, des modèles comme la KK2.1, le Naza-M ou encore la Pixhawk étaient prisées des amateurs. Ces cartes, bien que moins sophistiquées que celles d’aujourd’hui, jouaient un rôle crucial en stabilisant les mouvements du drone et en facilitant le contrôle manuel.
Enfin, pour capturer des images, les caméras étaient souvent couplées à des systèmes de stabilisation gimbal imposants et lourds. Ces modules, pesant parfois plus de 200 grammes, étaient fixés sous le drone pour stabiliser l’image malgré les vibrations, mais ils réduisaient significativement la durée de vol.
J’ai ressorti mon vieux drone, je vous laisse juger par vous-même… !

Évolutions techniques et impact sur l’expérience de vol
Depuis, la technologie des drones a radicalement évolué. Les systèmes de stabilisation, d’évitement d’obstacles, et la miniaturisation des composants ont permis d’améliorer considérablement la maniabilité et la sécurité. Comparativement à mon premier drone, les progrès réalisés avec des modèles comme le DJI Mini 4 Pro sont indéniables.
Les systèmes de retour vidéo et les algorithmes de vol automatisé offrent aux pilotes débutants une prise en main plus intuitive, tandis que les experts peuvent bénéficier de modes de vol avancés comme l’hyperlapse et les trajectoires prédéfinies.
Télécommande RC2 et immersion avec les lunettes FPV de DJI
Le DJI Mini 4 Pro, associé par exemple à la télécommande RC2 que j’ai choisie, offre une grande précision de contrôle et un confort de pilotage bien supérieur. La RC2 se distingue par son ergonomie et son retour vidéo en direct amélioré via l’OcuSync 4.0, garantissant une connexion fluide et stable, même sur de longues distances (jusqu’à 8 km, mais attention toutefois, en France, la législation veut qu’on pilote à vue!).
Sa conception rend le pilotage intuitif, particulièrement pour des vols immersifs où chaque mouvement est directement retranscrit en temps réel, ce qui améliore considérablement l’expérience utilisateur.

Pour une immersion encore plus complète, les lunettes FPV de DJI, notamment les Goggles 3, viennent compléter cet équipement. Sorties en 2024 avec le DJI Avata 2, elles embarquent des avancées majeures : une transmission O4 à faible latence (24 ms) et un écran micro-OLED en 1080p avec un taux de rafraîchissement de 100 Hz, parfait pour des images nettes et sans saccades.
Grâce à leur batterie intégrée et leur confort de port (420 g), elles sont idéales pour de longues sessions de vol immersives, offrant une alternative plus confortable et performante par rapport aux versions précédentes. Cependant, leur prix d’environ 600€ pourrait constituer un investissement à considérer pour les amateurs d’immersion totale. Associées au nouveau contrôleur de mouvement DJI RC Motion 3, ces lunettes apportent un niveau d’immersion quasi-cinématographique, où l’utilisateur peut piloter le drone avec une sensation de présence directe dans l’environnement survolé.

Quant au contrôleur DJI RC Motion 3, ce bijou est juste hallucinant. Il est conçu pour offrir une expérience immersive en vol, permettant de piloter le drone par des mouvements intuitifs du poignet. Doté d’un joystick et de la technologie de transmission OcuSync, il garantit une réponse rapide et une connexion stable pour un contrôle précis du drone dans des environnements complexes. Associé aux lunettes Goggles 3, il transforme le vol en une expérience fluide et interactive, idéale pour les amateurs de First-Person View (FPV), mais malheureusement trop chers pour moi (à date, compter 750€ les 2, 650€ pour les Goggles 3 et 90€ pour le RC Motion 3).

Performances techniques du DJI Mini 4 Pro
Le DJI Mini 4 Pro, souvent considéré comme un drone de loisir haut de gamme, se distingue par des spécifications impressionnantes pour sa taille compacte. Avec un poids de moins de 249 grammes, il échappe à certaines restrictions légales tout en offrant des fonctionnalités avancées.

Capteur photo et vidéo
Le capteur 1/1,3 pouce du DJI Mini 4 Pro permet de capturer des images d’une netteté remarquable, avec une résolution de 48 mégapixels et la possibilité de filmer en 4K à 60 images par seconde. Cette qualité d’image rivalise avec certains modèles professionnels, garantissant des couleurs précises et des détails fins. Le mode HDR (High Dynamic Range) ajoute encore une couche de performance en équilibrant automatiquement les contrastes, même dans des conditions de lumière complexes.
Au-delà des capacités du capteur, le Mini 4 Pro est compatible avec plusieurs types de filtres, comme les filtres ND (Neutral Density), idéaux pour des expositions plus longues en plein jour, les filtres CPL (Polarisant Circulaire), qui réduisent les reflets indésirables et saturent les couleurs, et les filtres UV, qui protègent l’objectif contre les rayons UV. Il est également possible de fixer un objectif grand angle, permettant de capturer des scènes panoramiques avec plus de profondeur, ce qui enrichit encore davantage l’expérience de prise de vue et offre un contrôle créatif accru.
Pour ma part, j’ai fait l’acquisition d’un filtre CPL (c’est une habitude en photo) et d’un série de filtres ND (ND16/64/256).
Système de détection d’obstacles du DJI Mini 4 Pro
Le DJI Mini 4 Pro est équipé d’un système de caméras sophistiqué pour la détection des obstacles, conçu pour rendre le vol plus sûr et plus intuitif, même dans des environnements complexes.
Le drone intègre des capteurs de vision omnidirectionnels, couvrant les angles avant, arrière, supérieur, inférieur et latéraux. Cette configuration complète permet au Mini 4 Pro de détecter les obstacles dans toutes les directions et d’éviter les collisions en ajustant sa trajectoire automatiquement.
Ces caméras, en tandem avec des capteurs infrarouges, analysent en continu l’environnement et anticipent les obstacles à proximité. En cas de danger, le drone peut effectuer un freinage d’urgence ou adapter son parcours en fonction de la configuration choisie par le pilote (freinage ou contournement). Ce système améliore considérablement la sécurité, en particulier lors de vols dans des zones boisées ou urbaines.

Grâce à cette détection précise, le Mini 4 Pro peut être piloté en toute confiance, même par les utilisateurs moins expérimentés, qui bénéficient ainsi d’un soutien automatique pour éviter les risques de collision.
Stabilité en vol
Une des plus grandes avancées du Mini 4 Pro réside dans son système de stabilisation. Avec son système de capteurs omnidirectionnels, il est capable d’éviter les obstacles dans toutes les directions, même à haute vitesse. Comparé à mon premier drone de 2014, cette stabilité est un énorme pas en avant : les drones modernes comme celui-ci bénéficient de systèmes de pilotage assistés, réduisant considérablement le risque d’accidents. Aux oubliettes ma carte Naza-M, à l’époque considérée comme une aux de gamme.
Autonomie et portée
Le DJI Mini 4 Pro offre une autonomie de 34 minutes, un chiffre impressionnant pour un drone aussi léger. Il est aussi compatible avec la technologie OcuSync 4.0, qui permet un retour vidéo en 1080p jusqu’à une distance de 8 kilomètres, garantissant une expérience de vol fluide et sans coupures.
Réglementation : que faut-il savoir ?
En parallèle de ces avancées techniques, la législation autour des drones a également évolué. En France et en Europe, la réglementation a été renforcée, notamment avec la classification C0 à C4. Le DJI Mini 4 Pro, avec son poids de moins de 250 grammes, entre dans la catégorie C0. Cela signifie qu’il est exempt de certaines obligations comme l’enregistrement ou l’obtention d’une licence de télépilote, à condition de respecter les zones de vol autorisées.
Principaux points de la législation européenne et française
- Enregistrement : Le DJI Mini 4 Pro échappe à l’obligation d’enregistrement pour les drones de plus de 250g si il reste dans la catégorie C0 (je vous expliquerais comment passer en C1 dans un autre article).
- Zones de vol : Même avec un drone léger, il est crucial de vérifier les cartes de vol autorisé. Certaines zones, notamment proches des aéroports ou des sites sensibles, sont interdites.
- Respect de la vie privée : Les utilisateurs doivent veiller à ne pas enregistrer des personnes sans leur consentement.
Pour les passionnés comme moi, qui ont commencé avant l’émergence de cette réglementation, ces restrictions peuvent sembler contraignantes, mais elles visent à assurer la sécurité de tous (je ferais un article plus poussé sur la réglementation soon).
Pour résumer, un concentré de technologie dans moins de 250 grammes
Le DJI Mini 4 Pro est un excellent compromis entre performances et réglementation. Grâce à son faible poids et ses nombreuses fonctionnalités, il convient aussi bien aux novices qu’aux pilotes expérimentés. Si les drones d’aujourd’hui sont plus encadrés que jamais, ils n’en restent pas moins des merveilles technologiques qui ont parcouru un long chemin depuis mes débuts en 2014, et qui, je pense, leur reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

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