IA et cybersécurité : la menace chinoise ?

Il y a encore quelques années, l’IA était une curiosité de laboratoire. Aujourd’hui, elle est partout. Elle génère des images bluffantes, rédige des textes convaincants et détecte même des cyberattaques avant qu’elles ne frappent. Mais entre les mains d’un État comme la Chine, elle devient une arme à double tranchant.
D’un côté, elle propulse des modèles comme Deepseek-V3, capables de rivaliser avec OpenAI.
De l’autre, elle alimente des campagnes de cyberespionnage massives, orchestrées par des groupes liés au gouvernement.
Alors, faut-il s’inquiéter ? L’IA est-elle le futur rempart des défenseurs ou l’arme ultime des hackers ? Décryptage d’un affrontement silencieux mais stratégique.

Deepseek-V3 : l’IA chinoise qui intrigue

La Chine avance à pas de géant dans la course à l’intelligence artificielle.
Son dernier modèle, Deepseek-V3, impressionne par sa puissance, notamment en mathématiques et en génération de texte. Pékin veut prouver qu’il peut rivaliser avec les géants américains comme OpenAI ou Google.

Mais derrière cette avancée, des questions se posent. Sur quoi Deepseek-V3 a-t-il été entraîné ?
Certains soupçonnent qu’il s’est nourri des données de GPT-4, ce qui poserait un sérieux problème d’éthique et de propriété intellectuelle.
Si c’est le cas, alors la Chine profite des avancées américaines tout en bloquant l’accès à ces mêmes technologies sur son territoire. Pratique, mais ce n’est pas tout… .
Deepseek-V3 a un autre trait particulier : il est bridé par la censure chinoise. Impossible d’évoquer (facilement) des sujets sensibles comme la politique ou les droits de l’homme.
Une IA sous contrôle total du Parti ? Cela ne surprendra personne, mais cela pose un problème de transparence sur son utilisation.

Cyberattaques : la Chine sur tous les fronts

Pékin n’a jamais caché son intérêt pour l’espionnage numérique. Depuis des années, des groupes de hackers affiliés à l’État sont accusés de mener des attaques ciblées contre des entreprises et des gouvernements occidentaux.
Les plus connus sont APT 41 (spécialistes du vol de données industrielles), APT 10 (infiltrations massives de systèmes cloud), ou encore APT 31 (espionnage politique et sabotage numérique).
Le piratage de Microsoft Exchange en 2021, attribué à la Chine, avait touché des dizaines de milliers d’entreprises dans le monde. Contrairement aux cybercriminels classiques, ces hackers ne cherchent pas à extorquer de l’argent. Leur but est l’espionnage et l’influence, avec la bénédiction de Pékin.

L’IA au service des hackers

L’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans les cyberattaques modernes. Elle permet d’automatiser l’identification de failles, de générer des emails de phishing hyperréalistes et même de manipuler des vidéos et des enregistrements vocaux via des deepfakes.
Imaginez une attaque où une IA comme Deepseek génère un faux email signé du PDG d’une entreprise, avec une voix synthétique convaincante demandant un virement urgent.
Ce type d’escroquerie, déjà redoutable aujourd’hui, pourrait devenir quasi indétectable à l’avenir.
D’un autre côté, l’IA est aussi une alliée précieuse pour les équipes de cybersécurité. Les SOC et Blue Teams s’appuient de plus en plus sur l’apprentissage automatique pour analyser les logs, détecter des comportements suspects et neutraliser des menaces en temps réel. Mais la grande question reste : les défenseurs auront-ils toujours un temps d’avance sur les attaquants ?

Deepseek piraté : une vulnérabilité inquiétante

Ironie du sort : il y a deux jours, des chercheurs en cybersécurité ont découvert une faille critique dans l’API de Deepseek. Elle permettait un accès non autorisé aux bases de données du modèle.
Le problème venait d’une mauvaise gestion des authentifications API, laissant la porte ouverte à des requêtes qui n’auraient jamais dû être possibles. Certains experts pensent que cette brèche aurait pu être exploitée pour extraire des parties du dataset d’entraînement, ce qui relance les soupçons sur l’utilisation de données OpenAI.

Deepseek a réagi en désactivant l’API vulnérable, mais cet incident montre une chose : même les IA les plus avancées restent vulnérables aux cyberattaques. Si ce type de faille existe dans une IA développée par la Chine, imaginez ce que cela signifie pour la sécurité des autres modèles en circulation.

L’Occident en retard ?

Pendant que la Chine avance à grande vitesse, les États-Unis restent les seuls véritables leaders de l’IA. OpenAI, Google DeepMind et Anthropic dominent le marché avec des modèles comme GPT-4, Gemini et Claude.
Et l’Europe dans tout ça ? Ha ben, elle est quasi absente! La France a bien tenté de lancer Mistral AI et plus récemment Lucie, mais cette dernière a déjà montré ses limites avec des erreurs et une compréhension limitée.
En dehors de Claude, soutenu par l’Américain Amazon, aucune IA européenne ne s’impose face aux mastodontes américains ou à la progression chinoise.
L’Europe mise surtout sur les régulations, comme l’AI Act, pour éviter les dérives.
C’est bien, mais cela ne remplace pas une vraie puissance technologique. Face aux cyberattaques et à l’IA chinoise, est-ce suffisant ? L’Occident a-t-il déjà perdu la bataille de l’innovation ?

Faut-il s’inquiéter ?

Le paysage de la cybersécurité est en pleine mutation. La Chine développe des IA puissantes tout en étant accusée de cyberattaques massives. Cette combinaison peut inquiéter, surtout si ces modèles sont utilisés pour perfectionner les techniques d’espionnage numérique.
L’Occident, de son côté, ne reste pas les bras croisés. Des régulations se mettent en place pour protéger les infrastructures critiques, et les entreprises investissent massivement dans la cybersécurité assistée par IA. Mais face à une puissance comme la Chine, qui combine innovation technologique et cyberstratégie offensive, la bataille est loin d’être gagnée.
Alors, l’IA sera-t-elle le bouclier ultime ou la plus grande menace en cybersécurité ?

A propos de Mehdi HAMIDA

Avec plus de 20 ans d’expérience dans la tech, je me suis spécialisé dans la gestion des données, le cloud (AWS, Snowflake) et l'architecture IT. Avant ça, j’étais expert technique et chef de projet sur des missions stratégiques. Je m'appelle Mehdi HAMIDA, et aujourd’hui, je partage simplement mes découvertes et connaissances à travers ce blog.

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