Le mot de ce soir est … plutôt une expression : faire un boeuf.
L’expression faire un boeuf vient du restaurant le Boeuf sur le toit, situé 28 rue Boissy d’Anglas, à Paris.
Les six samedistes
Le compositeur Darius Milhaud avait formé à Montmartre en 1916, avec ses amis tout juste sortis du conservatoire, un groupe qui avait pour habitude de se réunir chez lui les samedis, avec son ami Jean Cocteau. Le groupe, qui s’appellera plus tard Les Six, se constitue de :
- Georges Auric (1899-1983)
- Louis Durey (1888-1979)
- Arthur Honegger (1892-1955)
- Darius Milhaud (1892-1974)
- Francis Poulenc (1899-1963)
- Germaine Tailleferre (1892-1983), la seule femme du groupe
Et donc, en 1919, à son retour du Brésil, impressionné par une chanson populaire de l’époque, O Boi no Telhado (traduit littéralement par … le bœuf sur le toit) Darius propose une mélodie à Jean Cocteau pour un projet de ballet-concert.
Le berceau du Jazz
A l’époque, le lieu où Cocteau et ses amis se réunissaient était la Gaya, un bar situé au 17 rue Duphot et appartenant à Louis Moysès. Leur présence fit de la Gaya un endroit très populaire et, lorsque son propriétaire, victime de son succès, le transféra, en décembre 1921, il le renomma le Bœuf sur le Toit.
Le Boeuf sur le Toit is considered by many to be the cradle of the Paris Jazz Age. The Americans and other foreigners had clubs like the Dome and Deux Magots, but for young French artists, writers and musicians, Le Boeuf was home.
C’est à cet endroit que débutèrent notamment Ferré, Mouloudji, Trenet, Greco ou les Frères Jacques.
Virevolter pour enfin se poser
Le propriétaire Louis Moysès dut déménager plusieurs fois son établissement, mais toujours dans le même quartier :
- 28 rue Boissy d’Anglas (1922), dans un immeuble du XVIIIe siècle ;
- 21 rue Boissy d’Anglas (1927) ;
- 28 rue Boissy d’Anglas (1927) ;
- 33 rue Boissy-d’Anglas (1928) ;
- 26 rue de Penthièvre (1928) ;
- 43 bis de l’avenue Pierre-Ier-de-Serbie (1936) ;
Depuis 1941 et jusqu’à ce jour, le Boeuf sur le toit se situe au 34 rue du Colisée et n’a rien renié de ses origines, et l’expression faire un boeuf est toujours utilisée et elle est beaucoup moins obscène que l’expression jam dont je parlerai peut-être une autre fois.